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  Lowell Liebermann, né à New York en 1961 se situe dans une continuité quant à l‘utilisation de la tonalité élargie, qui est pour lui un « outil » inéluctable. L‘idée d‘un art moderne se pensant comme « une négation de ce qui a existé antérieurement » ne lui correspondant pas, il développe un point de vue inverse : « Pour moi, la musique classique est une continuité qui s‘enrichit du passé, c‘est ce qui autorise un compositeur à s‘affirmer comme tel dans son contexte culturel. »
  A propos du développement d‘une forme, il écrit : « La façon dont j‘aborde la composition est un processus très organique où j‘aime que la forme globale du travail se développe à partir de la plus petite idée ou graine avec laquelle vous travaillez. Pour moi, le processus de composition est, d‘une certaine manière, la recherche d‘une fatalité révélant la seule bonne façon dont ce matériau pourrait se développer. »
  Cette conception s‘illustre parfaitement tout au long de sa Sonate pour flûte et harpe op. 56, de forme tripartite évoluant en un seul mouvement. Chaque grand volet de l‘oeuvre, lui-même structuré en différents passages, expose un matériel thématique qui lui est propre. La dernière phase de la pièce ré-expose « en miroir » et transposés, les éléments entendus dans la première partie, conférant ainsi une forme « cyclique » à l‘oeuvre. Dans ce dernier volet apparaît également un choral particulièrement frappant qui émerge de la flûte mêlée aux harmoniques de harpe avant que l‘oeuvre ne s‘apaise d‘elle-même. De grandes lignes lyriques extrêmement expressives traversent l‘oeuvre, se développant sur un tapis harmonique utilisant constamment le chromatisme.
  Dans l‘allegro central, construit sur deux thèmes chromatiques exposés respectivement à la flûte puis à la harpe, apparaît également un motif répétitif sur les 4 notes ré-mib-do-si (DSCH), sorte de « signature musicale » faisant référence à Dimitri Schostakovitch, dont Liebermann
  reconnaît l‘immense influence sur son oeuvre. ... more
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