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  Ned Rorem, éminent compositeur américain né en 1923, élève de Aaron Copland, ayant connu Arthur Honegger, Francis Poulenc, George Auric ou encore Jean Cocteau, nous livre une oeuvre très fournie touchant à tous les genres de la musique savante ainsi qu‘une série d‘écrits sous forme de journaux personnels qui relatent ses rencontres à Paris et à New York. La voix revêt pour lui une importance primordiale ainsi qu‘il l‘exprime : « Je conçois toute musique en termes de musique vocale. Quelles que soient les forces pour lesquelles je compose - tuba,
  tambourin, carillon – au fond de moi c‘est toujours le chanteur qui essaie de s’exprimer. »
  Avec Book of Hours composé en 1975 et créé l‘année suivante au Alice Tully Hall (Lincoln Center, New York) le compositeur a voulu non seulement mettre en valeur chacun des deux instruments mais aussi leur complémentarité.
  Les huit parties de ce livre d‘heures correspondent aux heures canoniales s‘échelonnant tout au long du jour : Matines, Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres, Complies.
  Le compositeur nous éclaire ainsi sur l‘oeuvre : « Matins est composé de deux sections de dix mesures diatoniques, chacune étant l‘image en miroir de l’autre. » Il est à noter également la référence au chant grégorien dans ce mouvement ainsi que dans le dernier (Compline), basés chacun sur des phrases musicales particulièrement sobres, véritables phases d‘intériorisation alternées avec des silences suggérant les temps de lecture.
  Après un prologue où sonnent onze coups de cloches identiques joués à la harpe sur lesquels la tessiture de la flûte croît en harmonie avec le lever du soleil, Lauds devient un scherzo basé sur le matériel musical énoncé dès le début. Prime est « le plus doux des airs réitéré cinq fois sur la plus douce des brises ».
  Terce se construit en deux grandes parties, l‘une pour flûte solo et l‘autre pour harpe solo qui nous mènent à Sext, s‘énonçant comme « une triste question posée cinq fois par la flûte à laquelle la harpe répond cinq fois de manière détournée. »
  « None est une succession de déclarations brusques entrecoupées de déclarations douces (…) »
  « Vespers est le prologue de Lauds joué à l‘envers : le registre de la flûte à présent descend peu à peu, accompagnant ainsi le coucher du soleil alors que les onze coups de cloches joués à la harpe se fondent dans la Compline finale bâtie sur le modèle de Matins mais composée un ton au dessous avec un renversement des voix. » ... more
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